VIH et hémopathies malignes : à propos de 10 cas - 24/11/21

Résumé |
Introduction |
Les hémopathies malignes demeurent une cause majeure de morbi-mortalité chez les patients vivants avec le VIH (PVVIH). Leur genèse serait liée à plusieurs facteurs. L’objectif de notre étude est de décrire les principaux types d’hémopathies malignes et leurs caractéristiques épidémiologiques chez des PVVIH.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude observationnelle et descriptive des PVVIH ayant une hémopathie maligne associée, sur une période de 6 ans (2015–2020).
Résultats |
Parmi les 1035 PVVIH suivis, nous avons colligé 10 cas ayant une hémopathie maligne associée (1 %). L’âge moyen était de 40,6 ans, le sex-ratio F/H était 0,1. Quatre-vingt-dix pour cent des cas étaient en stade C. La transmission hétérosexuelle était le principal mode de contamination (100 %). Ils avaient des antécédents : tabagisme chronique : 60 % ; tuberculose pulmonaire : 30 % ; une toxicomanie : 10 %. Quatre-vingt pour cent des cas avaient un diagnostic d’hémopathie concomitant à la découverte de VIH, leur statut viral a révélé une charge virale moyenne de 6,2 log avec un taux moyen de CD4 égal à 148/mm3. Vingt pour cent des patients avaient un délai moyen de suivi de 4 mois, avec une charge virale indétectable et une persistance d’un taux de CD4<200/mm3. Nous avons relevé 8 cas (80 %) de LNH (2 DLBCL [25 %], 2 lymphomes plasmablastiques [25 %], 2 lymphomes de Burkitt [25 %], 1 lymphome T angio-immunoblastique [12,5 %], 1 lymphome T/NK [12,5 %]), 1 cas de LH classique à cellularité mixte (10 %), et 1 cas de myélome multiple (10 %). Les autres syndromes lymphoprolifératifs ou myéloprolifératifs n’ont pas été retrouvé. Un stade Ann Arbor avancé (III–IV) a été retrouvé chez 90 %. Tous les patients ont bénéficié d’une polychimiothérapie de première ligne : 40 % des patients ont reçu un R-DAEPOCH, 20 % CHOEP, 20 % R-CHOP, 10 % BEACOPP, 10 % CTD. 10 % ont nécessité une deuxième ligne thérapeutique (R-DHAOx) puis une troisième ligne (ciclosporine). Tous les PVVIH ont reçu une thérapie antirétrovirale. L’évolution était favorable avec rémission complète chez 30 % des patients. Une charge virale négative a été obtenue chez 80 %. Nous déplorons 5 décès dont 1 était lié aux infections opportunistes.
Conclusion |
Notre série se distingue par la diversité des hémopathies malignes en dehors des lymphomes classant le VIH au stade C. Le pronostic dépend principalement du type et de stade de l’hémopathie. L’introduction précoce des ARV est obligatoire afin d’instaurer une immunité acceptable avant d’entamer toute chimiothérapie, permettant ainsi de réduire la morbi-mortalité liées aux hémopathies chez les PVVIH.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 42 - N° S2
P. A382-A383 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?